Je ne sais pas si vous connaissez l’histoire de Rip Van Winkle, cet Américain qui se serait endormi au pied d’un arbre dans les Catskills et se serait réveillé vingt ans plus tard… Moi, c’est dix ans que j’ai laissé couler depuis ma dernière chronique, le Belgo, de McDonald’s Belgique.

Pas que j’aie roupillé pendant tout ce temps, loin de là, mais la vie m’a entraîné dans son tourbillon de dingue, et il n’y a plus eu beaucoup de temps pour la chronique de burgers. Au vu du site, les bonnes volontés n’ont pas manqué pour combler ma longue absence, ce dont je me réjouis. La chronique me semble être un jeu pour de jeunes artères (les miennes sont un peu bouchées, hélas), et je ne suis pas loin de la retraite, la vraie, celle où l’on enquiquine son monde à se plaindre du montant de sa pension et de ses divers bobos.

Marrant d’ailleurs que mon dernier effort en date ait été un burger bien belge, et que c’en soit un autre qui m’ait poussé à reprendre la plume : le Surréaliste, temporaire de Quick Belgique, qui affiche fièrement ses couleurs locales. Madame Gropapa s’étant proposée pour ramener du Quick à la maison, je lui ai donc demandé de me fournir ledit burger, histoire de voir.

Niveau emballage, un classique boîtier générique pour opération spéciale (vu le prix du carton actuellement, je comprends qu’on ne personnalise plus les boîtes). Vous noterez au passage que la Belgique n’est pas au tout-papier, elle. À l’intérieur, un burger de taille raisonnable, qui se distingue tout de suite par son point fort : un bun au chocolat. Oui madame, du pain au cacao, avec me semble-t-il quelques céréales d’origine inconnue sur le dessus. À vrai dire, c’est la seule touche belgo-originale de l’histoire, le reste étant terriblement classique: steak de bœuf (belge), cheddar, tomate, oignon, salade et sauce pimentée. Le burger est vendu à 6,90 € seul, le menu se plaçant à 10,60 €.

Le burger ayant un peu voyagé, il arrive tiède. Je le passe donc 20 secondes au micro-ondes pour rétablir au moins une température de sortie de bin (je ne suis pas fan du procédé, mais à dose homéopathique ça fonctionne).

Gustativement, je dois dire que c’est une réussite, si on aime le principe de la combinaison doux/épicé. Le bun, sans être vraiment sucré, a un parfum un peu exotique, qui se marie très bien avec la sauce, poivrée mais pas trop. À dire vrai, le bun évoque un timide pain d’épices plutôt qu’une barre de Noir de noir de chez Côte d’Or. Voilà pour le « spécial », le reste étant du totalement prévisible, déjà vu, banal et compagnie, à part la salade, qui n’est pas la bête iceberg habituelle, mais un mélange de plusieurs variétés, façon jeunes pousses.

Difficile de noter ce genre de proposition. C’est bien entendu un burger qui sort un peu des sentiers battus, mais tout miser sur un pain « différent », c’est un peu de la fainéantise, non ? Le fromage eût-il été plus original (et belge) qu’on aurait déjà rencontré un autre niveau. Mais je me dois quand même de féliciter Quick pour la prise de risque : le burger « au chocolat », ce n’est pas forcément tentant pour le grand public.

À essayer pour les plus aventureux donc, même si vous ne serez pas face à une monstruosité : c’est un bon burger nourrissant, qui change simplement de l’ordinaire. Je lui accorde un 14/20.


Prix (2022) : 6,90 € (burger seul, 10,60 € en menu)
Poids : 281 g
Calories : 740 kcal