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RESIDENT EVIL

Angleterre/Allemagne/France (!!!) - 2002 - Ecrit et réalisé par Paul W. S. Anderson, avec Milla Jovovitch, Michelle Rodriguez, Eric Mabius, Ryan McCluskey, Oscar Pearce...

par Darh Burger, 5 juin 2004.

Resident Evil... les filles ne se laissent pas faire !


Voici l'un des films les plus polémiques de 2002, qui compte à ce jour à peu près autant de détracteurs que de fans, tout aussi farouches les uns que les autres, comme l'ont montré sur le web les nombreux forums consacrés au chef d'oeuvre de Paul Anderson. Un film toujours dans l'actualité grâce à une récente ressortie en DVD collector et à l'arrivée très prochaine de sa très attendue suite dans les salles.

Sortie en salles : février 2002 - Notre avis : 5/4 (Rhaaa Lovely)



On ne va pas reprendre ici une énième fois la polémique, en l'occurence pour le défendre car j'adore ce film sans réserve, mais plutôt se pencher sur les qualités qui ont fait sa réussite artistique et commerciale et pousser tant de gens à se sentir indignés devant les critiques souvent féroces auxquelles il a eu droit.

Sa première grande qualité est d'être le premier film digne de ce nom dérivé d'un jeu vidéo.

Toute la classe du film exprimée en un plan fabuleusement inspiré

Avant lui, Super Mario Bros, Street Fighter, Mortal Kombat ou plus récemment Tomb Raider 1 ou 2 (autant de navets objectif, c'est à dire que personne n'aurait envie de défendre une seule seconde !) nous avaient presque convaincus qu'un jeu vidéo adapté en film était un concept foireux.

Resident Evil, en choisissant de s'écarter assez drastiquement des 3 principaux jeux de la saga, a su nous offrir un vrai scénario de cinéma, pensé pour le grand écran et exposant une intrigue et des personnages qui autorisent un suspense et des sensations entièrement cinématographiques.


LES NERFS A VIF

Le film ne retient en effet que les arguments de base offerts par les jeux (Le virus T qui révéillent les morts, la compagnie Umbrella sans scrupules et certains éléments du décor, tels le manoir ou Raccoon City) et nous propose un pur thriller, basé non pas sur des effets de surprise censés créer la peur ou des effets gores qui ne pourraient surprendre que dans la surenchère, mais sur la mise à rude épreuve des nerfs du spectateur.

Plus l'histoire avance, plus les persos semblent foutus et archi foutus. Le couple d'agents spéciaux qui gardent le manoir permettant l'accès au labo sous-terrain secret d'Umbrella est tout d'abord embarqué manu militari par un commando de S.W.A.T. dans ledit labo, puis le groupe est confronté à l'ordinateur meurtrier qui défend les lieux, puis à cela s'ajoute évidemment les zombies malencontreusement libérés, mais aussi un monstrueux prédateur surpuissant nommé le licker et enfin, en plus de tout ça, un traître parmi les gentils qui menace de laisser périr les autres dans le labo devenu totalement infernal. Sans oublier le temps, puisque les héros ont moins d'une heure pour trouver la sortie avant que les portes blindées ne se referment automatiquement.

Le fait que ces menaces successives se révèlent les unes après les autres, alimentent avec une efficacité redoutable une tension toujours plus forte.


Ne JAMAIS passer sa tête entre les portes en cas de panne d'ascenseur !

Tension habilement transmise au spectateur par une ouverture se déroulant dans le milieu tranquille d'un laboratoire de recherche high-tech, qui plus est présenté de façon très vivante et réaliste.

A ce titre, la fameuse scène dite "de l'ascenseur", alors qu'il n'y a encore aucun zombie à l'horizon, permet au réalisateur d'ouvrir les hostilités de façon magistrale, tout en exposant clairement ses intentions : faire un film ultra tendu nerveusement, fonctionnant bien plus dans la suggestion que dans l'ostentatoire déballage de tripaille, typique jusque là des films de morts-vivants.


Mais attention, une suggestion branchée sur 100 000 volts grâce à un montage très précis et qui ne nous épargne aucune accélération cardiaque.



LITTERATURE COMPAREE :
RESIDENT EVIL / ALICE AU PAYS DES MERVEILLES

Cela pourrait sembler assez limité et peu enclin à retenir l'attention des spectateurs revenus de tout que nous sommes pendant 1 H 35 (merci les magnétoscopes et DVD qui nous permettent d'avoir vu presque tous les films !) mais le scénariste/réalisateur a l'inspiration suffisante pour nous offrir une vraie intrigue.

Une histoire certes assez classique mais cohérente du début à la fin, où les personnages ont tous des motivations claires (se racheter pour l'héroïne, trop longtemps complice d'activités plus que suspectes du labo, se faire du fric pour le traître, dénoncer les agissements d'Umbrella pour les rebelles écolo, empêcher une contamination générale pour l'ordinateur ou encore accomplir la mission d'enquête et de sécurisation pour le commando). Chacun a de bonnes raisons pour agir et le conflit entre tous se révèle tout aussi inévitable que savoureux.

Savoureux tout autant que ludique d'ailleurs, puisqu'en parallèle à son intrigue de film d'action typique, Paul Anderson déroule une série de références au célèbre conte Alice au pays des merveilles de Lewis Carrol, qui lui inspire de nombreuses bonnes idées, comme notamment l'emploi d'une petite fille holographique et écarlate pour personnifier l'impitoyable ordinateur.


Nommée la Reine Rouge, sa voix enfantine et innocente qui annonce aux héros qu'ils sont archi foutus et qu'elle ne leur fera aucun cadeau, par souci de préserver l'interêt général, donne à son inquiétant discours un impact encore plus fort. D'autant que le visage de la jeune actrice est doté d'un regard perçant, qui renforce encore le malaise général.

C'est ce genre de détails, qui pourraient presque passer inaperçus, qui donnent pourtant au film toute sa personnalité et son côté unique.

Jamais un ordinateur n'avait eu autant de classe à l'écran


RESIDENT ESTHETE

Tout cela est filmé avec un grand souci esthétique, surtout dans la composition des plans, avec juste ce qu'il faut d'effets "mode" post-Matrix (une mémorable scène d'affrontements entre Milla Jovovitch et une bande de dobermans zombies !).

Et cette suite d'images remarquablement bien composées est montée avec nervosité et inspiration, pour à l'arrivée un ryhme effrenné mais sans excès (à l'inverse par exemple du récent Van Helsing, qui épuise le spectateur avant la fin de la première heure !).

Cette dynamique jamais prise en faute donne au final un parfait burger movie : c'est à dire un film au récit si bien équilibré qu'on peut le revoir de nombreuses fois sans se lasser.



Le licker, au moins aussi flippant que dans les jeux

UN THEME MUSICAL ANTHOLOGIQUE

On citera enfin l'excellente bande son proposée par Marco Beltrami et Marylin Manson (qui prouve une fois de plus qu'il n'est pas seulement un pantin gothique pour adolescents en quête d'idoles trash).

Le thème d'ouverture surtout est une pure merveille, aux sonorités inhabituelles et merveilleusement adaptées à l'ambiance bien particulière du film, qu'on pourrait qualifier de "High-Tech Horror".


Et ne ratez surtout pas le plan final, un long zoom arrière d'anthologie, avec à nouveau la sublime musique du début, qui ouvre la voie à une suite diablement excitante. Une suite déjà tournée d'ailleurs et prévue pour la fin de l'année dans nos salles. Elle ne sera certes plus réalisée par Paul Anderson - qui a préféré signer pour Alien vs Predator, ce qu'on peut comprendre dans la mesure ou il a eu carte blanche pour le scénar - mais il en reste producteur et surtout scénariste !

On peut donc en attendre beaucoup et se précipiter dans les salles à sa sortie, tout en guettant celle de la prometteuse rencontre entre les deux stars de l'horreur galactique...


Une bonne thérapie contre la phobie des toutous !

Pour qui veut bien le regarder avec toute la spontanéité requise, Resident Evil s'affirme donc comme un vrai chef d'oeuvre de la série B, à la fois digne, dans son rythme et sa réalisation, des grandes références du genre - Terminator, Robocop... - et nourri aux dernières innovations visuelles apportées par les oeuvres récentes les plus marquantes(Matrix et Cube notamment). Certes, aucun grand discours révolutionnaire sur notre société et tutti quanti n'est à relever, certes le record d'hectolitres de sang établi par Brain Dead ne sera sûrement pas battu, mais putain, putain on s'en fout, ce film est un méga trip action/fantastique qui fait vraiment du bien par où il passe !

Darth Burger


Une affiche preview du très attendu Resident Evil 2
Jill Valentine, personnage star des jeux, sera à l'affiche de cette suite

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