par Célia Héron - Une agence de pub excédée par le sexisme de certaines campagnes se démarque avec une vidéo choc.
Quand vous voyez une pub, demandez-vous: "Cette femme a-t-elle un choix ou une voix? A-t-elle été retouchée au point d'être inhumaine? A-t-elle été réduite à une seule partie provocante de son corps?"» invite la campagne sur son compte Twitter. (photo: #WomenNotObjects)
A toutes les campagnes censées vendre du rêve en traitant les femmes comme des objets, l'agence américaine de publicité Badger & Winters oppose une campagne intitulée #WomenNotObjects. On y retrouve les slogans et photos les plus sexistes de Tom Ford, Carl's Jr ou encore Burger King, avec des commentaires acerbes de femmes «normales».
«J'adore faire une fellation à un sandwich», note sobrement l'une d'elles en tenant une publicité qui tente un jeu de mot entre «blow job» (fellation) et «blow your mind away» («époustoufler»). «La clé de mon coeur ? Un homme qui sent le vagin» lance une autre avec une publicité pour un parfum Tom Ford Hommes, le flacon maintenu entre les cuisses d'une femme nue. Le clip se termine par la phrase: «Je suis votre mère, fille, soeur, collègue, directrice. Ne me parlez pas comme ça».
Le clip, mis en ligne anonymement dans un premier temps «pour voir quelles étaient les réactions en dehors du secteur», a été «revendiqué» peu après par la co-fondatrice de l'agence Madonna Badger dans les pages du magazine Women's Wear Daily.
«Nous prenons position aujourd'hui: nous ne traiterons jamais les femmes comme des objets dans aucun de nos travaux». Les femmes prennent 75% des décisions d'achats mais ne représentent que 11% des créatifs dans les agences de pub aux Etats-Unis, dénonce Madonna Badger. Or, l'impact que les publicités ont sur les normes sociales n'est plus à prouver.
Selon elle, le plus grand danger des campagnes sexistes créées par les hommes pour les hommes, mais aussi pour les femmes, est que le public intériorise cette objectivisation, justifiant ainsi une moindre estime de soi chez les unes, et la misogynie chez les autres. «Faites partie de la conversation», encore et encore, lance-t-elle.
Ci-dessous, un appel à boycotter Burger King, notamment après le slogan: «Elle vous dira que la taille importe peu. Elle ment»: «C'est dégradant. #Jenachètepas»
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