Ça ça revient souvent, et je comprends pas ce que tu trouves navrant ou bizarre. Du coup, si on suit la même logique, c'est navrant ou bizarre de boire du coca light ? Car tu désires également avoir le goût du coca sans avoir les sucres.
Tu peux très bien vouloir retrouver le goût de la viande sans vouloir cautionner un élevage ou abattage derrière.
De même, un désir inavoué ? Comment ça inavoué ? Je connais pas mal de gens végétariens qui aiment la viande mais se refuse d'en manger. Et ils le disent ouvertement, il n'y a pas d'inavoué. Et ils retrouvent ce plaisir avec ce genre de patties.
Ok, cela peut-être totalement avoué, soit.
L'argument sur le coca light ne me ne convient pas. Au-delà du caractère transformé du produit dès la base,celui qui boit du coca light ne veut tout simplement pas grossir, il cherche le beurre et l'argent du beurre, mais il ne cherche pas à trouver le goût de l'eau de source dans un produit chimique et transformé, il n'inscrit pas davantage sa consommation habituelle dans une démarche citoyenne ou, si cela est un peu fort, personnelle.
J'ai la conviction qu'être vegan sous-tend quand même une défiance (pas illégitime du reste) vis-à -vis des processus d’industrialisation de la production alimentaire, des scandales et des dérives, doublée peut être d'une volonté de se faire du bien. Je suis simplement surpris que des industriels, vis à vis de cette clientèle, cherchent non pas seulement à faire un steak vegan (c'est le minimum), mais qu'il ait un goût de viande, que j'imagine (mais j'ai peut être tort) tout sauf naturel, et qu'ils puissent trouver acquéreur. Et je trouve cela étrange, comme si, mangeant une batavia, j'étais submergé de goût de bavette... Que l'on veuille retrouver le goût de la viande sans vouloir cautionner un élevage ou un abattage à la dérive derrière, je le comprends pour en être des premiers ! Que l'on veuille le goût de la viande sans la viande parce qu'on veut exclure la viande de la consommation, je trouve cela étrange. On s'interdit la consommation d'animaux, les produit issus des animaux, de leur exploitation ou qui ont été testé sur eux, mais pas d'en retrouver la saveur de la chair... J'y vois une quadrature du cercle, mais trouver cela étrange ne revient pas à vouloir interdire.
Bref, je rejoins Ez3kiel, à chaque fois qu'on présente un produit comme ça, ça part en grands discours. Laissez les gens tranquilles, ils mangent ce qu'ils veulent.
Encore une fois, c'est extraordinaire que l'on fasse le reproche d'un grand discours sur une interrogation que je trouve intéressante et pas moins légitime qu'une autre. D'où j'empêche un vegan de manger vegan, tu peux me le dire ? Qu'un vegan s'exaspère parce que pour la 100e fois on se fout de sa gueule de ce qu'il bouffe, je le soutiens à 110 %. Mais que je ne puisse pas m'interroger sous prétexte que je l'empêcherai de jouir de la vie, c'est quand même fort. Les grands discours, ici, ce n'est pas moi qui les ponds. Cela te fait simplement chier que ces produits en déroutent certains. So what ?
D'autant que je rejoins Ed Warner : ce discours consistant à m'emmerder pour ce que je bouffe m'est, me concernant, venu des vegans et non l'inverse (surtout quand je mange fast-food ou foie gras). Mais nous n'avons peut être pas fréquenté les même sphères (nous sommes provinciaux...).