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Jefe King
Jefe King Burger King
13 / 20
Décortiqué à la loupe par Boba Fett le 30/04/2025
Détenteur du record français du nombre de singles certifiés or, platine ou diamant (plus de 300 à cette date !), le rappeur Ninho est décidément à l’origine de tous les exploits dans sa catégorie, avec deux Stade de France "sold-out" en moins de deux heures, les 2 et 3 mai prochains. Séchez vos larmes si vous convoitiez une place en tribune : il s’associe avec Burger King du 8 au 28 avril 2025 pour vous faire gagner 5 200 billets supplémentaires, avec un burger conçu spécialement pour l’occasion, le Jefe King.
El "Jefe", c’est le "Chef", en espagnol, et c’est aussi le nom du troisième album studio de Ninho, sorti en décembre 2021. Mais on peut aussi y voir la toque d’un autre genre de Chef, convoqué pour l’occasion : Xavier Pincemin, le gagnant de la saison 7 de Top Chef, en 2016. Passé depuis par de nombreuses maisons étoilées, dont le Trianon Palace, de Simone Zanoni, puis suppléant des restaurants européens de Gordon Ramsay, il ouvre enfin son propre établissement, à Versailles toujours, Le Pincemin, auquel il accole plus tard le Lafayette, une table plus branchée et décontractée.
À vrai dire, Ninho et Xavier Pincemin n’avaient nullement attendu Burger King pour s’associer autour de notre plat de résistance favori. En 2023, ils ouvrent ensemble le… Jefe Burger, un restaurant toujours en place du côté de l’Arc de Triomphe. Quatre autres établissements ont éclos sous franchise, à Bordeaux, Lille, Bagneux et Guyancourt.
J’ignore évidemment quelles tractations ont présidé à la création de ce burger temporaire, mais il ne serait pas étonnant que, alléché par la popularité du rappeur, Burger King ait convaincu les deux partenaires de "rebrander" l’une de leurs recettes, histoire d’écouler les ultimes places pour les concerts du Stade de France dans leurs cuisines. En clair, ça sent l’opération commerciale à plein nez, ce qui n’est jamais bon signe (pour l’une comme pour l’autre partie).
“Regarde la vie qu’on mène, on fait ça que pour la famille”, chante Ninho sur son deuxième album. Eh bien mes frères, c’est par pur esprit myburgeresque que je cède à l’envie de vous chroniquer ce temporaire avant qu’il ne disparaisse ! Au programme : un bun moelleux aux éclats de maïs, un zeste de sauce Jefe, des oignons croustillants, des tranches de piments jalapeños, deux tranches de cheddar fondu, et un filet de poulet enrobé d’une panure croustillante. On est peu ou prou sur la recette du "Chicken" du restaurant ouvert par les deux compères il y a deux ans : un pain brioché, du poulet pané, des tranches de fromage et une sauce Jefe "secrète", les ingrédients de l’offre temporaire de Burger King étaient déjà là pour l’essentiel. L’originalité ne vient donc que des piments qui ont fait la réputation du très apprécié Long Chili Cheese, tout juste reparti de la carte.
Au déballage, le burger a belle allure, et son bun se démarque des autres propositions de l’enseigne. Pas très éloigné d’un vrai pain de boulangerie, avec sa fente de cuisson au milieu, il invite à la gourmandise avec son moelleux et ses éclats de maïs. Le burger n’est pas très épais, mais la proposition reste généreuse. Une fois ouvert, on distingue facilement les deux tranches de cheddar, la sauce bien présente sous le bun supérieur, les piments qui imprègnent les oignons croustillants et le fromage, et le filet de poulet bien dodu dans sa panure. Parlons du poulet, justement : il est savoureux certes, mais il lui manque un ressenti juteux en bouche, et sans doute une marinade, pour atteindre celui que j’avais expérimenté avec le Mosugo Chicken Burger. Cependant, les oignons viennent soutenir avec bonheur la croustillance de sa panure. La sauce évoque l’Andalouse, une sorte de sauce cocktail légèrement pimentée (et normalement avec des poivrons). En revanche, je reste déçu des piments jalapeños : je m’attendais à un vrai piquant en bouche, mais leur effet disparaît rapidement sous à la sauce, qui les tempère trop.
Le burger est donc plutôt réussi, mais il semble se rapprocher dangereusement d’un sandwich permanent que je n’ai pas vraiment testé jusqu’à présent : le Chicken Louisiane Steakhouse. Même pain moelleux aux éclats de maïs, mêmes tranches de cheddar, même filet de poulet, mêmes oignons croustillants. Sauf que notre ami sudiste complète ces ingrédients avec de la salade iceberg, de la tomate, du bacon fumé, et une sauce épicée façon cajun, ce qui lui apporte assurément une fraîcheur qui manque peut-être au Jefe King. Sans compter qu’il est aussi légèrement moins cher (9,60 € en menu Classic), ce qui finit de convaincre le client de l’aspect essentiellement commercial de l’opération.
Dans l’absolu, ce n’est pas de l’arnaque : le burger est savoureux et intéressera tous ceux qui désirent explicitement des morceaux de piments sans pour autant se dévaster le gosier. J’aurais toutefois aimé quelque chose de plus différenciant et culotté. Et aussi gagner deux places de concert : j’ai fait chou blanc. À la prochaine envie de poulet chez Burger King, j’irai donc du côté de la Louisiane.
Prix (2025) : 9,90€ (menu Classic, pas de burger vendu seul)
Les ingrédients
- bun supérieur aux éclats de maïs
- sauce Jefe
- oignons croustillants
- rondelles de piments jalapeños
- 2 tranches de cheddar fondu
- filet de poulet enrobé d’une panure croustillante
- bun inférieur
Le verdict : 13/20
Les Plus
- bun savoureux
- bon équilibre général
- filet de poulet tendre et gourmand
- piments jalapeños et sauce Jefe, une bonne entrée en matière vers le pimenté
Les Moins
- trop proche du Chicken Louisiane Steakhouse
- approche peut-être trop commerciale au fond
- le pimenté espéré s’estompe bien vite
Taille
Honnête
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