2 octobre 2024. L’équipe du LOSC, dont Bruno Genesio vient de prendre les rênes, foule la pelouse du stade Pierre-Mauroy face à un adversaire de taille, le Real Madrid. Sur le papier, personne ne croit à une issue favorable du match pour les Dogues. Les bookmakers les moins optimistes tablent même sur une côte de 5.7 pour les Nordistes contre 1.55 pour les Madrilènes. Qu’importe : l’état d’esprit reste à la fête et au plaisir de défier le club étranger qui détient alors le plus grand palmarès en Ligue des Champions, avec 15 sacres.

Sur les réseaux sociaux, Burger King participe à la taquinerie générale face à cette affiche improbable. "Si Lille bat le Real ce soir, on s’engage à lancer un burger au maroilles", lance malicieusement l’enseigne à quelques minutes du coup d’envoi. Dans le temps additionnel de la première période, une main de Camavinga sur un coup franc de Zhegrova fait basculer la rencontre : l’arbitre siffle un pénalty, que transforme Jonathan David. 1-0, et Lille tient bon en seconde période. L’entrée de Kylian Mbappé n’y change rien, Lucas Chevalier reste héroïque, et les Dogues tiennent leur victoire, historique. À Burger King de faire de même avec sa promesse (un peu moins historique, c’est vrai).

Pour enfoncer le clou, le 23 octobre, le LOSC s’offre cette fois l’Atlético de Madrid, à l’extérieur, avec un doublé de Jonathan David et un but d’Edon Zhegrova (3-1). Burger King ne peut plus reculer ("Ça va on a compris, on va le faire votre burger au Maroilles", tweete-t-il le même jour) : le 5 novembre, il lance deux Master Maroilles, le Master Maroilles Bacon et le Master Poulet Maroilles, en exclusivité dans les 49 restaurants des Hauts-de-France. J’avais savouré (et relayé sur le forum) cette annonce, mais je l’avais honteusement oubliée, ne me souvenant plus de la date de fin de l’opération.

29 décembre 2024. Je suis assoupi à l’arrière d’une voiture avec quelques amis, en route pour le Nord afin de célébrer la fin de l’année. La faim me réveille aux alentours de 13 heures, et je découvre que mes comparses ont déjà réglé le GPS sur le Burger King de Carvin, à 20,4 km (précisément) du stade de l’exploit. Quelle bonne idée !

Quelle ne fut pas ma surprise, après m’être extrait de la voiture, les membres encore engourdis, de me voir accueilli par des affiches me rappelant que "Votre région a du talent", avec la photo d’un Master Maroilles Bacon capable de finir de vous ouvrir les yeux ! Pas de doute, ce sera mon plat de résistance.

Je tiens à m’excuser par avance : l’impatience et la faim m’ont gagné, je n’ai pas eu assez d’esprit (ou j’ai eu trop d’estomac, c’est selon le point de vue) pour photographier le burger sous toutes les coutures avant d’y mettre un premier croc. Il faut me pardonner cet égarement, le programme était trop alléchant : "un délicieux bun façon boulanger, une sauce moutarde à l’ancienne, des oignons frits et caramélisés, des tranches de maroilles AOP, de la roquette et un patty de bœuf et ses tranches de bacon" selon la promesse (définitivement tenue) de Burger King.

En bouche, le burger est généreux, les tranches de maroilles sont épaisses et s'imprègnent de la saveur du bacon. Bien encadrée par la sauce à la moutarde à l’ancienne, présente sur les deux buns, la viande fumée se voit sublimée, et le maroilles combiné aux oignons frits et caramélisés se fait sentir, sans pour autant développer un goût trop prononcé qui viendrait submerger les autres ingrédients. En outre, il n’est ici pas fondu (notez que votre odorat en remercie l’enseigne…), et la roquette, en quantité excessive selon moi, atténue par son amertume le ressenti final. C’est peut-être mon seul regret, au final : quitte à limiter un burger aux seuls Hauts-de-France, qui déclinent ce fromage AOP à toutes les sauces et dont les habitants se voient biberonnés jusqu’au petit-déjeuner inclus (tarte au maroilles, ch’tiflette, raclette au maroilles, welsh au maroilles…), autant y aller à 100%.

En clair : non, mes compagnons de route ne m’ont pas laissé sur le bord de l’aire d’autoroute, en périphérie de Lille, pour cause de trop puissante fragrance exhalée. Mais j’ai malgré tout vécu un vrai moment généreux, gourmand et original, avec un fromage bien particulier, qui s’est fait sentir à mon palais de non-initié. C’est très probablement un burger que je choisirais, de temps à autre, pour sa gourmandise et sa générosité, lors de grosses fringales, s’il était au menu national. Le temps d’une inattendue découverte, c’était un cadeau de Noël en retard. Il m’a pour le moins largement tenu au ventre jusqu’à destination, et même au-delà.

Une dernière remarque, non-alimentaire mais qui participe de ce repas : le Burger King de Crévin, que je tiens à saluer pour sa gentillesse et son sens de l’accueil, abrite à mon sens l’une des plus belles aires de jeux pour les enfants que j’ai vues ces derniers temps, avec un parcours de motricité des plus sensationnels, sur trois étages, en mousse, avec de nombreux modules. Cette ultime commentaire pour souligner le sens de l’accueil nordiste, une fois encore !


Prix (2024) : 10,40 € (burger seul), 12,90 € (menu Classic)
Calories : 905 kcal