Parce que "burger" rimera toujours avec "peine de cœur", je m’attelle… à un burger. Eh oui, j’ai eu un coup de foudre absolu pour quelqu’un au travail, dès le premier jour. Mais comment lui dire ? Ma timidité maladive me tuera, c’est clair, et pour y remédier (pour la noyer, disons plutôt, mais toujours en solitaire, on ne va pas rêver plus loin…), je commande un menu Big Cool Burger au Burger du Chaudron, repas construit autour d’un burger à la hauteur de ma douleur : double steak. Pour adoucir encore cette peine quotidienne, j’écoute quelques summer hits, comme "Summer Breezin’", de Diana King.

Je passe par la livraison, comme souvent je l’admets, par flemme, mais aussi parce que Le Burger du Chaudron est essentiellement une dark kitchen. En tous cas, c’est un restaurant qui n’arborait pas, tout du moins récemment, cette enseigne, mais celle d’un fast-food de tacos, et qui n’a pas de lien direct avec notre stade bien-aimé… Je dis ça pour ceux qui s’attendraient à du thématique, du vert et... de la Ligue 2. Livré dans les temps, soit en 15 minutes, je constate que le Big Cool Burger est enveloppé dans un emballage blanc classique. Un tel dépouillement laisse-t-il présager un bon burger ? Avec toutes mes expériences passées, j’ai des doutes : le très générique, ça n’augure pas forcément le très recherché. Mais comme on dit, il ne faut jamais juger un livre sur sa couverture, et puis le burger est supposé "cool", donc sans prise de tête.

Et lorsque je le déballe, je me dis que j’aime la coolitude : le burger est massif, exhibant ses deux steaks, bien coloré, et bien structuré, facilitant dès le début sa prise en main. C’est bon signe ! Pour 12,80 € avec frites et thé glacé, je suis ravi. Niveau odeur, c’est si alléchant que je me précipite dessus. Je mords dedans avec autant d’enthousiasme qu’une célibataire désespérée de série B plonge sa cuillère dans un pot de crème glacée au chocolat, c’est vous dire ma détresse mentale.

Je ne sais pas si cette déprime y est pour quelque chose, mais en termes de goût, je le trouve basique à tous les niveaux : le bun supérieur est traditionnel, avec ses graines de sésame qui parsèment les burgers de la moitié de la planète, les deux steaks sont bien cuits, juste comme il faut, mais aussi juste comme tout steak surgelé sorti des congélateurs de tout fast-food courant, et les tranches de cheddar, placées au-dessus des viandes, me semblent timides face aux saveurs bovines, bref transparentes comme toutes leurs congénères. Restons positifs tout de même : la place de la viande est large, c’est vrai, mais son goût n’écrase pas les autres saveurs, pourtant moins représentées. Le ketchup (la sauce au choix du burger pour laquelle j’avais opté) est légèrement épicé, tandis que les cornichons, apportent un croquant exquis en bouche. En outre, la salade n’est pas ultra croquante à vous en perturber par sa texture, mais pourtant très fraîche, comme sa fonction première l’exige. Ça, c’est le top !

Bilan : je suis mitigé, parce j’aurais tellement aimé avoir un ensemble plus relevé, plus original, plus à même de valoriser la viande ! Mais bon, c’est un menu complet, à un prix raisonnable, et qui assume son esprit cool, donc cela me convient. Je vous recommande donc cette adresse, vous serez cools et rassasiés !


Prix (2023) : 12,80 € (menu avec frites et boisson)