Dès la sortie du boulot, je vais Au Bureau ! Hein, quoi ? Mimix42, tu retournes travailler ? Mais non, chers lecteurs, je vais Au Bureau, le restaurant-brasserie qui fait tout (ou presque) "maison", situé dans le quartier de Châteaucreux, à Saint-Étienne… Et en quel honneur ? Eh bien tout simplement parce que c’est une excellente amie du travail qui me l’a conseillé, et que lorsque j’ai regardé la carte sur Internet, un burger de couleur noire, répondant au nom de "Black Pepper Burger", annonçant donc clairement sa saveur poivrée, m’a fait de l’œil. Il faut que je le teste ! Vite, Uber ! Pour m’accompagner dans ma tâche, je me vide l’esprit en dansant comme jamais sur le nouvel-ancien tube des Spice Girls, j’ai nommé Never Give Up On The Good Times.

Ma mission commence donc à mon arrivée chez moi. Tout le monde est ok, mais surtout lessivé par un souci de lave-linge (c’est bon, vous lavez ?) J’ai dû en racheter un en catastrophe la veille chez Darty, et à cause de cette expédition (à quelques jours du Black Friday, il y a de quoi être déprimé…) nous sommes tous affamés ! Et croyez-moi, quand je suis dans ce mode-là, tout à intérêt à être parfait pour ce Burger Time, que nous attendions comme le Messie.

Le livreur débarque dans les temps, soit en 25 minutes. Heureusement pour mon estomac, l’honneur est sauf, je n’ai pas mangé la table en attendant ! Quand je le sors du sac (le burger hein, pas mon estomac), je découvre une superbe boîte en carton beige logotée noir et rouge, aussi large que haute, d’un volume qui donne un aperçu de ce qui m’attend, et croyez-moi, c’est aussi captivant qu’excitant.

Lorsque j’ouvre cette malle au trésor, je ne suis pas déçu. J’y trouve d’un côté des frites, faites maison (on le voit à l’œil nu, rien que ça…), mais aussi mon hamburger, remarquablement massif puisque proportionnel aux dimensions de la boîte qui l’accueille. Il est pour le moment encore enveloppé d’un papier aux couleurs de l’enseigne, ce qui me rassure sur le soin apporté aux produits, donc indirectement selon moi au respect que le restaurant porte à ses clients. Je me régale déjà des yeux et j’en salive d’avance. Ce moment va être épique, c’est sûr !

J’ai dit "épique" ? Je pouvais oser "remarquable", voire "divin"… mais aussi et surtout "original", car des burgers habillés de buns noirs, ça ne court pas les rues. On a tous à l’esprit le Dark Vador Burger de la mythique campagne Star Wars de Quick, l’Halloween Burger de Burger King (pas reproduit en France il me semble), ou les créations de Black and White Burger, mais ils restent aussi surprenants qu’inhabituels. Et même si la saveur poivrée est entrée davantage dans les mœurs depuis quelque temps dans nos chers fast-foods, un burger "tout poivre" reste un risque que peu de chaînes prennent à la carte (car oui, c’est un permanent).

Personnellement, ce Black Pepper Burger pourrait être violet à pois verts que cela me serait égal tellement il m’envoie au septième ciel dès la première bouchée. Quand je m’en saisis, il est gigantesque, ce qui est appétissant au plus haut point. Avoir des buns noirs timidement croustillants surmontés de graines de sésame peut en repousser plus d’un, et pas seulement du point de vue esthétique : si l’encre de seiche (qui sert de colorant, même si l’enseigne ne précise pas ce point de façon claire) est trop dosée, et que le poivre (présent dans les buns comme partout ailleurs dans le burger, fait assez rare pour être souligné) l’est aussi, cela peut créer un déséquilibre gustatif façon "palais emporté entre mer et feu", et détruire totalement la saveur finale espérée. Question dosage, à ce niveau-là, c’est judicieux sans en faire trop, et les amateurs de poivre adoreront sûrement l’équilibre, aussi bien dans les buns que dans la garniture.

Niveau steak, ça envoie… du steak. Celui-ci, du bœuf, n’est ni haché (industriellement) ni caché, mais au contraire massif, et cuit comme il le faut. Il est préparé maison, cela se sent tout de suite, et je dirais même que c’est une excellente viande "façon bouchère". Elle révèle une légère sensation poivrée, sans être écrasante par rapport aux autres ingrédients du burger. Question crudités, nous avons des oignons caramélisés, que je déteste en temps normal, mais qui, ici, par leur goût fin et discret, apportant de la texture sans être trop croquants, agrémentent parfaitement la sensation globale poivrée et ne me dégoûtent en aucun cas, ce qui me surprend. Eh oui ! le sucré-salé, pour moi, c’est hors de question, surtout dans un burger, mais là ça passe comme une lettre à La Poste. Encore une fois, ce choix est audacieux mais excellemment dosé. Le cheddar est aussi fondant que relevé. Ce n’est pas de l’industriel et ça fait du bien de sentir la différence. Quant à l’incontournable salade, comme à son habitude dans un burger, elle apporte sa fraîcheur, et, placée en dessous de l’excellente sauce poivrée, contribue à une sensation exceptionnelle en bouche. Pour finir, une seule tranche de poitrine fumée réhausse le tout. Je ne parle d’elle que maintenant, car, étant très discrète, elle se contente de souligner et accompagner les saveurs principales. Pour certains burgers, cet ingrédient est prédominant, emportant alors tout sur son passage, mais là ce n’est pas le cas, il apporte jusque ce qu’il faut de fumé et c’est parfait.

Comme je ne le répéterai jamais assez, l’esthétique d’un burger est impactante, mais il se doit aussi d’être techniquement bien pensé et bien réalisé, car c’est avant tout une science et un exercice d’équilibre. Ici, notre Black Pepper Burger peut surprendre par sa couleur, mais c’est excellemment maîtrisé en termes de saveurs, tout en étant parfait aussi en rapport prix/qualité/quantité/goût, quatre critères qui, pour moi, sont essentiels.

Un petit mot sur les frites : magiques !

À noter que j’ai reçu une superbe écharpe en cadeau, attention qui m’enchante au plus point.

Bref, c’est original, relevé, avec du caractère, surprenant, donnant dans la haute volée… J’ai passé un généreux moment. Cependant, une note qui dépasse les 60 euros pour trois personnes, c’est un peu douloureux, mais une fois ces produits brasserie "faits maison" ingurgités, je me dis que j’en ai eu pour mon argent, et je recommande largement cette chaîne !


Prix (2022) : 18,90 € (en menu avec frites et boisson, frais de livraison +2,49€, frais de service +3,99€)
Site de l'enseigne : aubureau.fr