N'ayant que rarement la chance de faire la queue pour aller au cinéma, j'ai décidé ce soir de la faire au KFC, comme toujours malheureusement. Et grand bien m'en a pris, comme quoi il n'est pas inutile de se sacrifier de temps en temps pour les burgerers. Le K.A.B. classique n'avait pas soulevé les foules, et c'est bien normal : trop classique, il le paye. Mais en mode "bacon", l'originalité de l'alliance de saveurs est là, et cette fois ça paye (en vrai, en cash) !

Le pari, ce sont les aiguillettes de poulet façon Brazer cuites au four associées à de la vraie poitrine savoureuse et tendre. Le bacon non croustillant peut se concevoir comme une faute avec un patty de bœuf, mais avec du poulet c'est l'inverse et c'est malin, ça fonctionne.

D'une taille honnête, le K.A.B. Bacon revisite le burger et décide de partir sur deux aiguillettes marinées qu'il va sublimer avec trois lamelles de bacon et deux tranches de cheddar. La trilogie salade/tomates/oignons caramélisés est habilement relevée d'une sauce steakhouse, et le tout est placé entre deux buns, annoncés comme "nouveaux", aux graines de sésame, et dont on espère qu'ils seront moelleux. Le pari de nous emmener à New York semble tenu en image, reste à vérifier la chose en bouche !

La prise en main ne se fait pas attendre. Mais il y a un hic : les bords des aiguillettes sont un poil brunies, et je déteste le cramé ! Mais je n'abandonne jamais, et j'ai raison car ça passe, et ça passe même très haut. Jamais je n'ai eu une telle sensation de fraîcheur, d'équilibre et presque de finesse dans un burger de fast-food, et qui plus est de KFC. Alors là, chapeau l'équipier, tu m'as fait voyager ! C'est frais, c'est bon, ça explose en bouche. Le poulet est bien tendre et savoureux, le bacon est généreux, et les crudités sont sans défaut dans leur rôle rafraîchissant et croquant. Le fromage pourrait être un poil plus fondu, mais franchement ce serait chipoter. La sauce tire quant à elle son épingle du jeu avec brio et enveloppe parfaitement l'ensemble avec une belle maîtrise. Pour couronner le tout, la légèreté des buns confère un caractère presque fondant à l'ensemble. Franchement, y' a du boulot. On pourrait servir un tel burger dans un restaurant. J'avais presque envie de retourner en cuisine pour demander "Qui a fait ça ?".

Le poulet façon Brazer s'associe beaucoup mieux à la garniture que la version panée. De plus, le bacon tendre et moelleux c'est osé, mais cela apporte une jutosité réelle sans trop saler l'ensemble. Un assaisonnement qui se révèle sans fautes, c'est goûtu. Dernier bon point pour les buns : on en voudrait comme cela en permanence, un effort évident.

La morale de cette dégustation est simple : quand la recette sort des sentiers battus en utilisant des produits que l'enseigne maîtrise, il peut y avoir une belle surprise à la clef. Mais c'est la réalisation qui compte le plus, et pour atteindre cet objectif, il faut une brigade qui sache monter correctement un burger et que celui-ci soit fait à la commande. Ce soir-là c'était le cas. Tant mieux pour moi.


Prix (2015) : 5,20 € (burger seul), 7,40 € (en menu)